Maghzaoui: Avec les mesures du 25 juillet...pas avec son processus
Zouhaier Maghzaoui, secrétaire général du Mouvement du Peuple, a expliqué dans "Midi Show" de ce mercredi 24 juillet 2024, que la Constitution tunisienne actuelle diffère de celle de 2014, en raison des larges pouvoirs qu'elle confère au président de la République; ce qui explique, probablement, l'intérêt du Mouvement du Peuple et le sien pour l'élection présidentielle.
Il a ainsi déclaré : «Toute la classe politique accorde une grande importance à cette échéance. La plupart des partis ont exprimé leur intention d'y participer, y compris ceux qui qualifiaient les mesures du 25 juillet de coup d'État et qui se précipitent aujourd'hui, pour présenter un candidat; ce qui est leur droit».
Maghzaoui a ajouté : «Si vous souhaitez le changement et l'application de votre programme, vous devez viser à accéder au palais de Carthage et c'est pourquoi je me suis présenté à la présidentielle».
Il a, également, révélé que toutes les structures du Mouvement du Peuple, dans les différentes circonscriptions, œuvraient à collecter les parrainages, qui devraient être prêts, avant la semaine prochaine, selon ses prévisions.
Concernant la position du parti quant au processus du 25 juillet, il a déclaré qu'il soutient toujours ce qu'il appelle le «moment du 25 juillet», le considérant comme une opportunité de réforme. Cependant, cela ne signifie pas qu'il soit satisfait aujourd'hui de ce qu'il qualifie de «processus» du 25 juillet.
"Actuellement, Kais Saied est un concurrent dans l'élection présidentielle, tout comme les autres candidats" a-t-il dit..
Il a indiqué : «Nous avons évalué la situation, depuis le 25 juillet 2021 jusqu'à aujourd'hui. Nous avions des attentes et avions exprimé nos critiques et nos déceptions à plusieurs reprises, pas seulement aujourd'hui... C’était un moment historique où nous avons rencontré Kais Saied au début, mais il est apparu avec le temps que les objectifs étaient différents».
Et de poursuivre : «Pour le président de la République, le 25 juillet signifie une construction de base, une révolution législative et des entreprises civiles. Mais pour nous, la Tunisie n'est pas une faculté de droit ; le 25 juillet signifie garantir une vie décente, l'emploi et passer de la non-réalisation à la réalisation».
Maghzaoui a ainsi condamné ce qu'il considère comme une «contradiction» entre le discours présidentiel qui défend les institutions publiques et appelle à mettre fin à l'endettement, et les mesures du gouvernement qui signent des accords et des prêts qui ne sont pas dans l'intérêt du pays, selon lui.
«Le processus électoral n'est pas seulement une question d'urnes ; c'est un environnement complet permettant aux Tunisiens d'exprimer leur volonté en toute liberté», à encore affirme l'invité de Midi Show, ajoutant : «C’est la responsabilité de l'Instance supérieure indépendante pour les élections, qui a autorité générale sur le processus électoral».
Il a ajouté : «L'instance doit garantir qu'il n'y ait pas de restrictions sur les candidats à la présidentielle et assurer un environnement permettant d'organiser des élections transparentes et honnêtes».
Il a conclu en affirmant : «Le fait de ne pas délivrer la carte numéro 3 à certains candidats, bien qu'ils en aient fait la demande, il y a deux mois, est un dépassement injustifié qui ne peut être interprété que comme une tentative de disqualifier des candidats, sans parler de l'atmosphère de peur parmi les citoyens, en ce qui concerne les parrainages».